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JAPON

LUNDI 20/09/04


Première surprise lorsque je trouve un cybercafé. Les Indiens rêveraient d'en avoir un comme celui-là. Ici pas l'habituelle petite affiche :

No porn web sites

Au contraire tout est pensé pour le porno. Sièges confort, essuie-mains... Et si Internet ne satisfait pas la libido, il y a également une télé sur laquelle il est possible de visionner l'offre du magasin en animé et films érotiques. Après l'addiction sexuelle, je retrouverai l'addiction consumériste. Dans les immenses shopping centers, j'ai l'impression d'être en boîte. La musique est à bloc. Puis dans un des ascenseurs, j'admire les fleurs en plastique aux couleurs vives qui tapissent l'intérieur de la cabine. L'hystérie totale. Et pour finir l'addiction aux jeux. Dans d'immenses salles, des Japonais de 7 à 77 ans sont assis sur de petits tabourets, avec à leurs pieds un panier de billes. Ils placent ces dernières dans des espèces de machines qui clignotent et font un bruit infernal. Ceci afin de récolter une plus grande quantité de billes. Où est le Japon de Basho ? En tout cas les fameux groupes anonymes peuvent déjà ouvrir les compulsifs sexuels, les débiteurs et les gamblers anonymes.
Au Shinjiku Gyen, un immense parc, je peux me remettre de mes émotions. Après un coma d'une petite heure une musique me réveille. Elle ressemble fortement au disque que diffuse Miss Ratched dans Vol au-dessus d'un nid de coucou annonçant l'heure des médicaments. Puis une douce voix nous invite à quitter le parc. Tout le monde se lève et se dirige tranquillement vers la sortie. Je n'en reviens pas et suis pris d'un fou rire. Je repense alors aux dialogues de cette Miss Ratched avec ses patients qui refusent de prendre leurs cachets. Et à son amour de l'ordre et de la tranquillité.
Pas besoin des anonymes. Je suis déjà dans un asile géant.