INDE MERCREDI
31/12/03 Mon
avion décolle ce matin pour Madras. J'ai eu beau bien préparer mon
arrivée en Inde. Dans le genre immersion par pallier. D'abord collecter
une foule d'infos. Lire de nombreux récits de voyage, Bouvier, Maillart,
David-Neel ainsi que les carnets de route chopés sur le Net. Lire également
des classiques, comme la Bhagavat Gita, le Ramayana. Visionné les récents
succès de Bollywood. Poser mon premier pas en Malaisie. Choisir de commencer
par Madras plutôt que Delhi. Mais ça reste le choc, c'est difficilement
descriptible. Il faut le vivre, c'est fou ! Une fois la nuit tombée,
il fait très sombre, la poussière soulevée par les cars est
difficilement supportable. Le bruit l'est également. Les motos et vélos
à deux roues, rickshaw et camionnettes à trois roues, bus, voitures
à quatre roues, ce qui est déjà plus stable, tentent de se
frayer un chemin dans ces larges avenues. C'est à celui qui klaxonnera
le plus et le plus fort. Et bien sûr le plus insupportable, c'est cette
pauvreté. Je me prends la misère en pleine face. Elle est là
en permanence. Impossible de ne pas voir ces mères avec leurs enfants qui
dorment sur le trottoir. L'image qui me restera gravée de mon arrivée
en Inde sera celle de cette jeune fille. A peine huit ans, vêtue de haillons.
Dans ses bras un bébé nu. Je la vois traverser un énorme
boulevard non éclairé. Les autos rickshaw et voitures l'évitent
plusieurs fois de justesse. L'hallu totale ! Il est minuit, je suis dans une
petite ruelle. Tous les jeunes me sautent dessus afin de me souhaiter la bonne
année. C'est l'hystérie. Ouh la la, je vais aller me coucher. J'en
ai eu assez pour aujourd'hui.
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